Après la présentation du film Aio Zitelli de Jean-Marie Antonini à l'assemblée nationale, j'ai présenté les fusillés pour l'exemple de la première guerre et répondu à ces deux questions (le temps d'intervention ne m'a pas permis d'évoquer tous les points que j'aborde habituellement) :
1) Pourquoi une demande de réhabilitation ?
Pour les mutilations volontaires, un médecin en 1925 a obtenu une réhabilitation d'un fusillé en prouvant qu'il était impossible de dire qu’il s’agissait d’une mutilation volontaire. Ce point s'applique à l'ensemble des cas de mutilations volontaires par balles (le rapport de ce médecin se trouve dans mon livre "Fusillés non réhabilités").
Procédures bâclées.
Pas de défense.
Les témoins à décharge n’ont pas été entendus.
Des circonstances "aggravantes" ont pu influencer la décision des juges (Syndicat, anarchisme, Juif..). Sans aucun rapport avec la faute commise.
Des pressions ont eu lieu sur les juges ou les témoins de la part de la hiérarchie militaire (Crainte de représailles pour certains témoins, juges sous les ordres de l'officier qui avait demandé la traduction du condamné devant le conseil de guerre …). Idem pour la défense.
La notion d’exemple a faussé les procédure et précipité les condamnés vers les conseils de guerre et les pelotons d'exécution, il fallait des exemples !
Lien entre incompétence de l’état-major et fusillés surtout en début de guerre.
2) Pourquoi une réhabilitation collective ?
• Il manque environ 20 à 25% des dossiers de justice et parfois ceux qui existent sont incomplets.
• Il n'y a bien évidemment plus témoins et les témoignages se trouvant dans les dossiers sont principalement à charge.
• On est incapable d'établir un rapport sur l'état mental du fusillé (Lien entre folie et certains fusillés).
Ce dernier point est capital ;
ON A EXECUTE DES HOMMES QUI NE BENEFICIAIENT PAS OU PLUS DE TOUTES LEURS FACULTES MENTALES.