Aujourd'hui, 11 novembre, une pensée pour tous ces hommes engagés dans cette boucherie que fut cette guerre de 14.
L'un d'eux précise qu'on leur donnait de l'alcool certainement accompagné d'éther ou d'autres produits qui leur faisaient perdre la tête car la violence était telle que sans ces produits ils ne seraient certainement pas montés à l'assaut. C'était insupportable, inhumain, d'une violence incommensurable alors ne soyons pas surpris que certains aient refusé, qu'ils aient abandonné leur poste, qu'ils se soient mutilés ou mutinés face à cet enfer.
Aujourd'hui 11 novembre 2019, les fusillés de la première guerre ne sont toujours pas réhabilités et ceux qui n'ont pas eu le courage d'engager cette réhabilitation, parfois considérant que ces hommes n'étaient que des lâches, n'auraient certainement pas eu le courage de passer ne serait-ce que quelques instants les pieds dans la boue sous une pluie d'obus.
Regardez les yeux de ces hommes qui ont vécu cette guerre et vous y verrez les corps mutilés des camarades, les cadavres puants d'amis ou d'ennemis, les membres arrachés des copains de l'assaut d'avant. Vous y verrez les derniers instants d'un camarade, tripes à l'air implorant sa mère, d'un autre dont la tête a été emportée par un obus. Vous y verrez les larmes gorgées de la boue de ces tranchées où on les a fait vivre comme des rats au milieu des cadavres empreints d'une odeur pestilentielle.
Alors vous qui refusez la réhabilitation, auriez-vous seulement le courage de regarder ces hommes les yeux dans les yeux ?